Le lait maternel est la meilleure nourriture pour le bébé. Il s’adapte à ses besoins et fournit au bébé tout ce qui lui faut pour grandir et être bonne santé.
Le sein fabrique exactement la quantité de lait nécessaire pour rassasier le bébé. C’est le principe de l’offre et de la demande. Plus le bébé tête et réclame, plus le sein fabrique. Il est capable d’évoluer non seulement au fil des jours et des semaines, mais même pendant une tétée.
Et puisqu’il est parfaitement bien adapté, il est aussi bien digéré.
Le lait maternel est la meilleure protection contre les microbes. Le bébé n’est pas capable de bien se défendre contre les maladies. A travers le lait maternel la mère lui transmet ses défenses immunitaires. Elles lui permettront d’être protégé. C’est pour cela que les enfants allaités sont moins souvent malades que les autres. Ils sont par exemple moins exposés aux infections pulmonaires et aux gastroentérites.
Les bébés allaités ont moins de risque d’être obèse ou allergique plus tard.
La tétée permet à l’utérus de se contracter davantage après l’accouchement, diminuant ainsi naturellement le risque d’hémorragie et favorisant la reprise de sa place et de sa taille initiale.
L’allaitement diminue le risque d’ostéoporose pour la mère ainsi que le développement d’un cancer du sein ou de l’ovaire.
L’allaitement maternel favorise les liens entre le bébé et sa mère. Les deux apprennent davantage à se connaître.
Lorsqu’on allaite, la mère produit l’hormone du bien-être (l’ocytocine). Le bébé s’endort plus facilement en fin de tétée et la mère récupère mieux et est moins fatiguée.
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) recommande 6 mois d’allaitement « exclusif » (lien hypertexte vers paragraphe suivant), c’est à dire au sein sans rien d’autre et par la suite un allaitement jusqu’à deux ans avec des aliments associés. Mais même si on allaite moins de temps, c’est bien ! Donc chaque jour, chaque semaine, chaque mois gagné c’est un plus pour le bébé.
Les 6 premiers mois, le lait maternel couvre tous les besoins du bébé. L’allaitement exclusif veut dire qu’aucun autre aliment ou boisson n’est donné à l’enfant, le lait maternel assumant pleinement sa multifonction.
Même en cas de forte chaleur, ne pas donner d’eau, de lait artificiel ou d’infusion au bébé. Le sein à volonté est suffisant.
Ceci nécessite que la mère soit prête à donner le sein à tout moment.
Les premières tétées peuvent faire mal. Surtout au démarrage, à la première succion, souvent un peu plus forte pour déclencher l’éjection du lait. Ensuite la douleur devrait disparaitre. Si elle persiste, il y a un autre problème. Il s’agit souvent d’une mauvaise position du bébé, associée à une « mauvaise prise » du téton. Si ces positions non adaptées ne sont pas corrigées dès le début, la mère peut développer des crevasses.
D’autres douleurs peuvent apparaître. L’engorgement par exemple est lié à un drainage insuffisant des seins. Il est fréquent au moment de la montée de lait où les seins produisent d’un coup une grande quantité de lait, que cela « déborde » et n’est pas assez rapidement vidé. Une expression manuelle est alors conseillée. En règle générale la montée de lait dure environ une journée, ensuite cela se règle en fonction de la demande du bébé. Plus il réclame et il est mis aux seins, plus les seins vont produire et plus cela sera confortable pour la mère.
L’allaitement est avant tout un choix de la mère : c’est uniquement à elle de décider de ce qu’elle veut faire ou ne pas faire. Toutefois, le soutien du papa ou d’un proche est important et son rôle essentiel.
Les premiers jours sont importants, un cap à passer, où mère et enfant apprennent ensemble. La mère, comprend progressivement les « signes d’éveil » de son enfant et les positions qui lui conviennent pour la mise aux seins. L’enfant de son côté, apprend à prendre le sein correctement et efficacement (attraper le mamelon entier, la langue vers le bas, un mouvement massant avec la mâchoire).
L’idéal est que la première tétée se fasse en salle de naissance, le plus tôt possible. A la naissance, le bébé est posé sur le ventre de sa mère et on le « laisse faire ». En cas de césarienne il faut privilégier un « peau à peau » et une mise aux seins dans les meilleurs délais (< 4h dès après la naissance) pour favoriser la rencontre et stimuler les seins. Si la mise au sein n’est pas possible (ex : grand prématuré), il est conseillé de tirer son lait à l’aide d’un tire lait et de donner le lait exprimé à l’enfant.
Au début le bébé reçoit un liquide que l’on appelle colostrum. La montée laiteuse se fait à peu près au troisième jour, pour les césariennes souvent au quatrième jour, à condition que le bébé ait été mis aux deux seins avec régularité. Le colostrum ainsi que le lait sont à tous moments parfaitement adaptés aux besoins de bébé. Tous les bébés ne pleurent pas quand ils ont faim. Il est important de reconnaître des « petits signes » du bébé.
Le bébé ne pleure pas systématiquement quand il a faim. D’abord, il présentera des « signes d’éveil », beaucoup moins spectaculaires que les pleurs. Ces signes d’éveil sont des petits mouvements de réveil, il bouge un peu, ouvre légèrement les yeux, il semble chercher un peu avec la bouche, et… il referme assez facilement les yeux et se rendort.
Il faut saisir ces moments-là pour mettre le bébé au sein. Si ces signes passent inaperçus, soit l’enfant se met à pleurer et il ne parvient plus à bien prendre le sein en bouche, soit il peut se rendormir et commencer un nouveau cycle de sommeil. Il aura alors du mal à prendre du poids, se fatiguera d’avantage et aura du mal à téter, les seins ne seront pas suffisamment stimulés.
Une fois ce cap des premiers jours passé, les choses deviennent plus simples.
Pour ne pas abimer les seins de la mère, et pour bien stimuler la montée laiteuse, il faut que le bébé soit bien positionné.
Une mise au sein correcte est primordiale pour la réussite de l’allaitement maternel.
Le bébé est placé « ventre contre ventre », face au sein. Son corps est aligné sans tourner la tête ni le thorax. Le menton, la poitrine et l’abdomen font une ligne droite face à la mère.
Il n’arrive pas à déglutir si la tête est tournée par rapport aux épaules.
Le bébé ouvre grand la bouche et prend l’aréole du mamelon entier dans la bouche. La bonne prise se voit si les lèvres sont bien roulées vers l’extérieur, si on entend ou si on voit le bébé déglutir et si la peau du sein fait des petits creux au moment de l’aspiration. Pas besoin de « dégager les narines », si les narines sont toutes deux collées, le bébé n’est pas si bien positionné. Les narines sont bien faites, l’air passe dans l’arrondi donné par leur forme. Temps qu’elles ne sont pas bouchées, l’enfant ne sera pas gêné pour respirer. La maman surveillera son enfant aux seins et remarquera tout changement.
Plusieurs positions d’allaitement sont possibles (position « classique » ou berceuse, position allongée sur le côté, la position « ballon de rugby », la position « salle de naissance », ou encore la « madone inversé », idéal pour la maternité). Pour le bébé c’est l’une ou l’autre c’est pareil, temps qu’il reste droit et face aux seins. C’est plus confortable pour la mère de pouvoir varier les positions.
Pour que le bébé soit bien rassasié après une tétée, et aussi pour bien stimuler les deux seins pour la fabrication du lait, il est conseillé de lui proposer les deux côtés à chaque fois. Il est important d’observer le bébé, s’il se détourne du sein tété (= vide), la maman lui propose l’autre côté. Il est conseillé d’inverser à chaque fois le sein avec lequel on commence la tétée.
Donner un biberon n’est pas interdit, mais pas conseillé, surtout au début, pendant la mise en place du bon fonctionnement de l’allaitement durant les 6 premières semaines.
Dès l’instant où on donne un biberon, le principe de l’offre et de la demande, est perturbé. C’est-à-dire les seins produiront moins, puisqu’il y a moins de « commande ».
Téter un biberon est beaucoup plus facile pour le bébé que téter le sein. Quand le bébé a gouté au biberon si facile il n’est pas rare qu’il ne veuille plus prendre le sein.
L’allaitement maternel est avant tout le choix de la mère. Bien sûr, mais il sera plus facile pour elle, si elle trouve du soutien dans son entourage. Un soutien moral (l’encourager, la soutenir la protéger…) mais aussi matériel (lui faire des courses, laver le linge de la maison…)
- Le bébé tête au moins 8 fois par 24h avec des déglutitions régulières.
- Le bébé prend du poids.
- Le bébé rempli 5-6 couches d’urines en 24h et environ 3 couches par 24h de selles, qui sont molles, granuleuses et jaunes (durant le 1er mois).
Une fois l’allaitement bien installé, il se peut que les seins produisent plus de lait que le bébé boit sur le moment. Ou la mère souhaite faire une sortie sans bébé et le fait garder. Dans ces cas le lait peut être tiré à l’avance à l’aide d’un tire-lait et être conservé. Il se garde 48h au réfrigérateur et peut être congelé. 3-4 mois dans le compartiment congélateur d’un frigo et 6 à 12 mois dans un congélateur à -18°. Attention à la décongélation, ne jamais faire bouillir le lait maternel mais le réchauffer doucement. Une fois décongelé, ne jamais recongeler le lait. Le consommer dans la demi-heure, une fois que le bébé a commencé à le boire et n’en veut plus, il faut jeter le restant.
Il n’est pas nécessaire d’apporter la boite de lait partout, ni les biberons avec leurs tétines, ni le matériel pour stériliser. Le lait est prêt à être consommé à tout moment.
Certains médicaments sont compatibles avec l’allaitement mais d’autres sont contre-indiqués. Précisez bien à votre médecin que vous allaitez, lorsqu’il vous prescrit des médicaments. Le site de références est le CRAT.
L’alcool est à éviter, car il passe dans le lait.
Concernant le tabac, il vaut mieux arrêter de fumer. Si vous n’y parvenez pas, il est préférable de diminuer votre consommation à un minimum et de fumer juste après la tétée pour être à distance de la prochaine tétée. Si vous avez besoin d’un accompagnement pour l’arrêt du tabac, n’hésitez pas à contacter notre équipe addictologie.
Le cannabis est à proscrire durant toute la durée de l’allaitement maternel car la substance active s’accumule dans le lait au fur et à mesure de la consommation et est transmise au bébé qui l’accumule lui aussi. Si vous ne parvenez pas à arrêter de fumer du cannabis, il est préférable d’arrêter d’allaiter. Vous pouvez vous faire accompagner auprès de notre équipe d’addictologie.