Le RAA se manifeste par une crise aiguë, une réaction inappropriée du corps qui survient 2 à 3 semaines après une infection de la gorge ou de la peau. Il peut provoquer la CRC, maladie chronique des valves du cœur qui, si elle n’est pas soignée, peut aboutir à une insuffisance cardiaque pouvant aller jusqu’au décès de la personne.

Qu'est-ce que le RAA?

Le streptocoque A est le microbe responsable du RAA (Rhumatisme Articulaire Aigu), maladie le plus souvent rencontrée chez des enfants d’origine océanienne, âgés entre 5 et 14 ans.

Au départ, ce microbe est responsable d’une angine ou de plaies qui s’infectent. Une crise de RAA peut alors survenir 2 à 3 semaines après cette première infection.
Le plus souvent, les signes de la crise de RAA sont de la fatigue, de la fièvre, des difficultés à bouger, des douleurs à une ou plusieurs articulations qui peuvent être rouges, chaudes et gonflées. Mais la maladie peut aussi atteindre la peau, le cerveau et le cœur.

Cette crise nécessite un séjour à l’hôpital pour confirmer la maladie. Si les atteintes de la peau, du cerveau, des articulations guérissent, il se peut que la crise de RAA laisse des séquelles au niveau des valves du cœur. Une échographie du cœur sera faite pour vérifier leur état.

 Qu’est-ce que la CRC ?

L’enfant est atteint de CRC (ou cardiopathie rhumatismale chronique) lorsque les valves du cœur sont abimées. La CRC se définit en 4 stades de gravité :
- Le grade A est une atteinte faible qui nécessite une surveillance annuelle du cœur par une échographie pendant 4 ans.
- Les grades B, C et D nécessitent en plus de l’échographie annuelle, la mise en place d’un traitement par injections régulières pendant quelques années.

Alors que la CRC survient la plupart du temps à distance d’une infection à streptocoque A, type angine ou infection cutanée, elle peut aussi se développer sans que l’on ne s’en aperçoive.

Le seul examen permettant le diagnostic reste l’échographie du cœur, c’est pour cela que chaque année depuis 2008, une campagne de dépistage de la CRC en milieu scolaire est réalisée chez tous les enfants de CM1 et de CLIS du Territoire. Chaque année, 150 enfants sont ainsi dépistés comme porteurs d’une CRC et pour une cinquantaine d’entre eux, un traitement est débuté.

Pour éviter une nouvelle crise de RAA, et éviter que la CRC ne s’aggrave, que les valves du cœur ne s’abiment davantage, une injection d’antibiotique sera à faire toutes les 4 semaines.
Une prise en charge CAFAT à 100% longue maladie est nécessaire pour le suivi du RAA ou le traitement de la CRC.

 

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Vos questions, nos réponses

Si je quitte le territoire plus de 4 semaines, comment faire mon injection ?

Vous pouvez prendre un médicament matin et soir à débuter dès la date prévue de l’injection manquée.

On vient de diagnostiquer un RAA à ma fille, qu’est-ce qui va changer dans sa vie de tous les jours ?

Votre fille mènera une vie tout à fait normale. Le principal changement sera de faire ses injections. Il est important de noter la date de la prochaine injection pour y penser.

Il faudra prévoir la visite chez le cardiologue et le dentiste au moins une fois par an. Attention, ne pas attendre le dernier moment pour prendre rendez-vous, car les délais peuvent être longs.

Le cardiologue m’apprend que mon fils a une CRC. Pourra-t-il continuer à faire du sport ?

Avoir une activité sportive est conseillée pour rester en bonne santé. Le sport n’est pas interdit, sauf si le cardiologue le précise.

Que se passe-t-il si j’oublie une injection ?

Vous n'êtes plus protégé par l’antibiotique. Il faut tout de suite reprendre rendez-vous pour la faire le plus tôt possible.

Pourquoi est-ce si important d’autoriser mon enfant à faire le dépistage en CM1 ?

La Nouvelle-Calédonie est un pays où il y a beaucoup de cas de RAA. Si le professionnel de santé n’a pas votre autorisation, il ne pourra pas faire l’examen. Or, il est gratuit, non douloureux, rapide. L’échographie est le seul moyen de voir si les valves du cœur de votre enfant sont en bonne santé. De plus, au départ, c’est une maladie invisible. Plus on la découvre tôt, plus tôt on peut commencer un traitement et rester longtemps en bonne santé.

Que faire si j’ai peur de l’injection ?

La principale crainte est la douleur : il existe aujourd’hui plein de petits moyens pour ne rien sentir. Renseignez-vous auprès de celui qui vous fait l’injection, il aura forcément la solution pour vous.

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