Le papilloma virus humain (HPV) est un virus sexuellement transmissible très fréquent.

Il existe plus de 200 types de HPV différents, qui se transmettent par simple contact au niveau des parties génitales (lors de rapports sexuels ou plus rarement lors de la naissance par le passage dans la filière génitale). Le préservatif, qui permet de se prémunir d’un grand nombre d’IST, ne permet pas de se protéger de l’HPV à 100%.

La grande majorité des hommes et des femmes sont infectés par des HPV au cours de leur vie, principalement au début de l’activité sexuelle. Les infections par les HPV ne donnent souvent aucun signe et disparaissent spontanément. Cependant, l’infection persiste parfois, causant certains cancers féminins (col de l’utérus, vulve, vagin) et affections pouvant toucher aussi bien les hommes que les femmes (verrues ano-génitales, cancer de l’anus, cancer des voies ORL et cancer du pénis). Les verrues ano-génitales bien que bénignes, sont souvent récidivantes et leur traitement est particulièrement long et douloureux.

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Représentation du fardeau des maladies induites par les papillomavirus en France chez les hommes et les femmes d’après Shield et al., Hartwig et al. (source HAS 2019)

En Nouvelle-Calédonie, le taux d’incidence standardisé du cancer du col de l’utérus est 1,9 fois plus élevé qu’en hexagone et 2,49 fois qu’en Australie ou en Nouvelle-Zélande.

Il est possible de prévenir ces maladies par deux actions en Nouvelle-Calédonie :
- la vaccination : pour les filles depuis 2011 et pour les garçons depuis 2022 entre 9-14 ans* ;
- le dépistage du cancer du col de l’utérus pour les femmes entre 20 et 65 ans.

Concernant la vaccination anti-HPV, elle est fortement recommandée mais non obligatoire. Il s’agit du meilleur moyen de lutter contre les HPV à ce jour car elle prévient plus de 9 cas sur 10 des infections HPV à l’origine des cancers [1].

L’objectif de cette vaccination est de protéger les futurs adultes avant leur premier rapport sexuel, qui, en moyenne, sur le territoire, se produit à l’âge de 17 ans et 9 mois [2]. Il est cependant important d’apporter une spécificité au territoire calédonien : le pourcentage de jeunes ayant des relations sexuelles avant 13 ans est plus élevé qu’en hexagone (5,1% contre 1,4%) [3].

La question qui peut se poser est « pourquoi vacciner si tôt ? ». La réponse est que le système immunitaire des jeunes enfants possède une grande plasticité, leur permettant de réagir rapidement et efficacement à de nouveaux antigènes. Cette capacité favorise une réponse immunitaire rapide, avec une production d’anticorps spécifiques et une mémorisation optimale, supérieure à celle observée à un âge plus avancé.

Il est donc crucial d’administrer ce vaccin avant le début de la vie sexuelle et de tirer parti du moment où le système immunitaire est le plus performant.

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A noter :

La vaccination anti-HPV dans le cadre de la prévention du cancer du col de l’utérus ne dispense pas de la réalisation des frottis tous les trois ans pour les femmes entre 20 et 65 ans. Il permet de dépister des lésions précancéreuses et des cancers à un stade précoce.