Le cancer du col de l’utérus est un des rares cancers que l’on peut éviter grâce à une prévention rigoureuse : la vaccination anti-HPV et le dépistage par frottis tous les trois ans.
Le papilloma virus humain (HPV) est un virus sexuellement transmissible très fréquent. Il existe plus de 200 types de HPV différents. Ils se transmettent par simple contact au niveau des parties génitales. La grande majorité des hommes et des femmes sont infectés par des HPV, principalement au début de l’activité sexuelle. Les infections par les HPV ne donne souvent aucun signe et disparaissent spontanément. Parfois, l’infection persiste et peut engendrer des maladies plus graves, comme :
- Verrues anogénitales,
- Papillomatose respiratoire récurrente,
- Cancer du col de l’utérus chez la femme,
- Cancers oro-pharyngés, cancer de l’anus dans les deux sexes...
Les verrues anogénitales dues aux HPV, sont très fréquentes tant chez la femme que chez l’homme. Ces verrues sont bénignes, mais récidivantes et leur traitement est particulièrement long et douloureux.
La Nouvelle-Calédonie compte deux fois plus de cas de cancers du col de l’utérus que la France ou que l’Australie. Ces cancers sont dus à une infection à HPV persistante. Par ailleurs, un cas de cancer de l’oropharynx sur deux est dû aux HPV. Ces cancers apparaissent chez des patients plus jeunes, en bon état général et sans facteurs de risque dû à l’alcool et au tabac systématique.
La vaccination est le meilleur moyen de lutter contre les HPV. Cette vaccination prévient plus de 90 % des infections HPV à l’origine des cancers. En Nouvelle-Calédonie, depuis novembre 2022, la vaccination anti-HPV est recommandée chez tous les individus, filles et garçons, à partir de 9 ans.
La Haute Autorité de Santé (HAS) a estimé que l’élargissement de la vaccination anti-HPV aux garçons permettrait sous réserve d’une couverture vaccinale suffisante, de freiner la transmission des HPV au sein de la population générale et ainsi de mieux protéger les garçons et les filles
Idéalement, la vaccination anti-HPV doit être terminée bien avant le début de la vie sexuelle, car il est reconnu que le pic des infections à HPV s’observe peu après le début de la vie sexuelle. Les données actuelles montrent que la réponse immunitaire est plus élevée chez les 9-13 ans, ce qui rend la vaccination plus efficace.
En complément de la vaccination anti-HPV, dans le cadre de la prévention du cancer du col de l’utérus, un frottis est recommandé tous les trois ans pour les femmes entre 20 et 65 ans, même si elles ont été vaccinées contre les HPV. Le frottis permet de dépister des lésions précancéreuses et des cancers à un stade précoce.
A ce jour, il existe deux vaccins anti-HPV :
- Le Cervarix® qui protège contre les deux types de HPV retrouvés dans plus de 7 cas de cancers du col de l’utérus sur 10. Il est indiqué dans la prévention des lésions précancéreuses et cancéreuses du col de l’utérus.
- Le Gardasil 9® qui protège contre neuf types de HPV. Il est indiqué dans la prévention des lésions précancéreuses et cancéreuses du cancer du col de l’utérus, de la vulve, du vagin et de l’anus dues aux types de HPV contenus dans le vaccin. Il agit également dans la prévention des verrues anogénitales dues à des types de HPV spécifiques contenus dans le vaccin.
Il est recommandé de réaliser l’intégralité du schéma vaccinal avec le même vaccin.
Le Haut Conseil de la Santé Publique recommande d’initier toute nouvelle vaccination anti-HPV avec le Gardasil 9®.
Le Cervarix® ne sera plus commercialisé au plus tard au 2ème trimestre 2023.