Les patients souffrant de diabète ont non seulement plus de risque de développer des maladies gingivales graves, mais il est aussi possible que celles-ci contribuent à l'aggravation du diabète.
Le diabète, maladie potentiellement mortelle, représente un grave problème de santé publique en Nouvelle-Calédonie : chronicité de la maladie, gravité des complications qu’elle implique, et fardeau humain et économique qu’elle représente pour l’ensemble de la société calédonienne.
Le diabète et ses conséquences sur la santé bucco-dentaire
Les personnes diabétiques ont un risque plus élevé de souffrir de maladies buccodentaires.
Les raisons sont multiples :
- Une salive plus sucrée lorsque le diabète n’est pas équilibré et une baisse du ph salivaire. Ceci conduit rapidement à une prolifération de la plaque dentaire, responsable de la carie dentaire.
- Une diminution de la quantité de salive appelée sécheresse buccale
- Une diminution de la résistance aux infections microbiennes, virales et fongiques due à la diminution de la réponse immunitaire chez les personnes diabétiques.
- Une moindre capacité à guérir des lésions buccales à cause de la perturbation de la vascularisation des tissus de la bouche.
Trois types de lésions reviennent couramment chez les diabétiques :
- La carie dentaire, destruction de l’émail de la dent par la plaque dentaire ;
- La gingivite, inflammation de la gencive par dépôt de bactéries au niveau du collet de la dent (rougeurs, saignements au moment du brossage, gonflement de la gencive) ;
- La parodontite, inflammation en profondeur des gencives et de l’os qui soutient la dent. Les dents bougent, se déchaussent et risquent de tomber. Elle est deux à trois fois plus fréquente chez les diabétiques que dans la population générale.
Le syndrome de bouche sèche, dû au manque de salive facilite également la prolifération de candida albicans (une levure) qui donne une candidose. Les symptômes comprennent des taches blanches à l’intérieur de la bouche ou sur la langue, des douleurs dans la gorge, des difficultés à avaler et des fissures dans les coins de la bouche (chéilite).
Le saviez-vous ?
En Nouvelle-Calédonie plus de 10% de la population adulte est diabétique, dont plus d’un tiers qui l’ignore.
Les maladies bucco-dentaires et le diabète
Même si le mécanisme d'action n'est pas encore clairement mis à jour, d’après plusieurs études récentes, l'infection parodontale a une influence sur l'équilibre glycémique et augmente également le risque de maladie cardiovasculaire.
Les maladies bucco-dentaires (caries, gingivite et parodontite) entrainent souvent des difficultés à mastiquer, à cause de la douleur, du saignement ou de la mobilité des dents. On parle de diminution de la capacité masticatoire, qui influence les choix alimentaires des personnes.
Notamment les personnes avec une diminution de leur capacité masticatoire ont tendance à écarter les aliments durs et texturés (tubercules, viande…) et préférer les aliments plus mous (plats préparés, féculents, desserts) souvent plus gras et plus sucrés et déconseillés en cas de diabète.
Pour éviter ces complications, il existe des recommandations faciles à appliquer
- Hygiène bucco-dentaire: Brossez-vous méticuleusement les dents après les repas, matin et soir, pendant deux minutes avec une brosse souple. Utilisez un dentifrice au fluor et du fil dentaire ou des brossettes, si votre dentiste vous le conseille, pour les zones qui ne sont pas accessibles à la brosse.
- Consultez un dentiste au moins deux fois par an, même en l’absence de symptômes et informez-le que vous êtes diabétique.
- Contrôler et surveiller votre équilibre glycémique régulièrement
Le saviez-vous ?
Les soins bucco-dentaires en lien avec le diabète (bilan dentaire annuel ou détartrage par exemple) sont remboursés à 100% par la CAFAT et l’aide médicale au titre du diabète déclaré en Longue Maladie (LM) sur la base des tarifs de remboursement de l’Assurance Maladie.