Pour les usagers

Personne n’est égal devant le cannabis.

Certains arriveront à arrêter facilement, d’autres devront procéder par étapes (arrêt de la consommation matinale pour débuter, puis arrêt de la consommation de journée, puis un jour sur deux ...).

Chaque cas est particulier, il ne faut pas hésiter à en parler et à se faire aider.

Seul le consommateur peut prendre la décision de diminuer ou d’arrêter sa consommation de cannabis. Il est le principal acteur, l’entourage n’est là que pour l’aider.

1 – Définir ses raisons d’arrêter de fumer

Beaucoup de consommateurs ont ressenti à un certain moment l’envie d’arrêter leur consommation de cannabis ou parfois de la diminuer pour plusieurs raisons :

Les raisons liées à la santé :

  • J’ai de plus en plus de perte de mémoire, des problèmes de concentration ou de vigilance. Ma scolarité en est perturbée, mes notes sont catastrophiques, je ne retiens plus rien ;
  • Mon travail est moins performant, je n’arrive plus à tenir le rythme ;
  • Je suis de plus en plus anxieux, irritable, mon caractère change, j’ai l’impression de devenir « parano » ;
  • Je n’arrive plus à m’endormir sans cannabis ;
  • Je suis essoufflé et j’ai l’impression de ne plus avoir d'énergie ;
  • J’ai eu très peur car je ne me suis pas senti bien après avoir fumé du cannabis
  • j’ai eu très peur car j’ai entendu des voix ;
  • Tous les soirs je dis que j’arrête demain et le lendemain je recommence.

Les problèmes dans la vie sociale :

  • Je me sens perdu, isolé
  • Je me dispute avec tout le monde
  • Mes amis me traitent de « défoncé »
  • Ma famille me traite de « drogué »
  • Ma copine ( mon copain ) veut me quitter
  • J’en ai marre de fumer en cachette
  • Ça « chauffe » pour moi au collège ou au lycée et je vais passer devant le conseil de discipline
  • J’ai abandonné le sport, la musique alors que j’étais un passionné
  • Je ne suis entouré que de gros fumeurs et mes anciens copains sont partis
  • On va me « virer » du stage car rien ne va plus
  • J’ai des dettes et n’arrive pas à payer la dernière enveloppe de cannabis
  • Ma famille me demande d’arrêter de fumer
  • Je promets à tous que je vais arrêter et on me dit que je n’ai pas de parole, on n'a plus confiance en moi.

Les raisons financières :

Calcule le coût de ta consommation par mois (prix de l'enveloppe de cannabis et du tabac)

Les problèmes avec la police, la gendarmerie ou la justice :

  • Je me suis fais arrêter par la police
  • J'ai été contrôlé au volant, dans le bus, à l'aérodrome, ...
  • On me suspecte d'être un trafiquant
  • J'ai peur d'impliquer la responsabilité de ma famille et de leur faire honte
  • On est venu perquisitionner chez moi ou chez mes parents.
2 - Comparez les avantages et les problèmes que vous apporte cette consommation de cannabis

S’il y a plus de problèmes que d’avantages c’est peut être le moment de penser à arrêter ou à diminuer la consommation de cannabis.

Pour cela, listez sur une feuille de papier et non pas dans votre tête les avantages et les problèmes engendrés par votre consommation aujourd’hui dans votre vie.

3 - Définissez précisement vos objectifs
  • Réduire votre consommation ?
  • Arrêter de fumer ?

Certaines personnes commencent par diminuer leur consommation parce que l’arrêt n’est pas leur choix, fait trop peur et parait impossible à envisager ou leur parait necessaire d’etre fait progressivement. D’autres préfèrent arrêter d’un coup.

Chaque situation est différente et cela demande de réfléchir à la place qu’occupe le cannabis dans sa vie, aux raisons pour lesquelles on consomme et aux besoins que le cannabis comble.

  1. Fixez-vous des petits objectifs à court terme si vous souhaitez réduire :
    Par exemple :
    - Ne pas consommer avant midi ?
    - Arrêter un jour sur deux ?
    - Ne consommer que le Week End ?
  2. Maintenez vos objectifs dans le temps :
    Au moins trois jours de suite au départ, puis de trois jours en trois jours en évaluant vos réussites régulièrement ou les raisons de vos échecs.
4 - Réfléchissez et élaborer des stratégies
  • Définissez le jour d’arrêt ou de diminution ;
  • Trouvez des activités de remplacement : sport, musique, ménage, loisirs… Dire « non » au cannabis c’est dire « oui » à d’autres activités et à d’autres façons de répondre à vos besoins ;
  • Évitez les situations à risque : copains qui fument, ambiance de fête ... ; si vous ne pouvez pas éviter les situations à risque, s'y préparer permet d'être plus fort ;
  • Repérez les moments où vous fumez sans envie (ennui, conflits, endormissement) et différez le besoin de fumer en vous occupant à faire autre chose pendant 15 à 30 minutes ;
  • Entourez-vous de personnes qui pourront vous aider et vous soutenir dans votre démarche (psychologue, assistante sociale, famille, infirmière scolaire, copains, prêtre, pasteur, médecin….) ;
  • Modifiez vos habitudes de vie : Faites de nouvelles rencontres, reprenez des activités antérieures dans lesquelles vous vous éclatiez et qui vous procuraient du plaisir ;
  • Soyez fiers de vous car vous avez pris une bonne décision.
5 - Gérez le manque

Il est possible que vous vous sentiez mal au départ : des symptômes peuvent apparaître tels que :

  • Angoisse
  • Nervosité
  • Irritabilité
  • Tremblements
  • Troubles du sommeil
  • Sueurs
  • Tristesse
  • Nausées
  • Perte d'appétit
  • Maux de tête

Ce sont des signes de manque et cela montre à quel point votre vie s’est articulée autour du cannabis en vous rendant progressivement dépendant.
Le manque diminue progressivement avec l’arrêt pour finir par disaparaître, mais ne restez pas comme cela. Vous pouvez vous faire aider pour en attenuer les manifestation qui pourraient à défaut augmenter le risque de rechute. Parlez en à votre medecin.

6 - Identifier les circonstances « à risque de rechute » pour mieux les éviter

Fumer vous procurait du plaisir et ce plaisir vous manque, d'où cette envie intense de fumer à nouveau.

Dans quelles circonstances êtes vous plus à risque de rechuter ?

  • Lors d'une fête, des célébrations ; pendant les vacances
  • Situation de stress (examens… )
  • Rencontre avec des fumeurs ou au contraire moments de solitude
  • Émotions négatives (tristesse, colère, ...) ;
  • Situation difficile à gérer ;
  • Ennuie, oisiveté, le temps qui ne passe pas assez vite ;
7 - Que faire en cas de rechute

Les rechutes arrivent parfois lorsqu’on s’y attend le moins :

  • Il faut analyser le contexte : la situation, les circonstances et les causes de la rechute.

C’est un accident de parcours mais non un échec : vous avez réussi à modifier votre comportement pendant un certain temps et ça c’est une réussite !

C’est peut-être le moment de vous faire aider en allant consulter un médecin ou en consultant des spécialistes du cannabis. Ils vous aideront à faire le point, et vous accompagneront dans votre cheminement vers un mieux être.

Pour les parents, comment aider votre enfant ?

Il est important que les deux parents tiennent le même discours, ce qui sous entend qu’ils doivent déjà en parler entre eux pour avoir une attitude commune. L’adolescence est une période d’expérimentation, de recherche de sensations nouvelles, de curiosité, de doutes, de transformation du corps, de modification du rapport aux parents et aux adultes.

Comment réagir si vous découvrez que votre enfant fume du cannabis ?

C’est le moment de dialoguer avec votre enfant, sans banaliser ni dramatiser, mais en se positionnant en tant qu’adulte et en signifiant son désaccord par un interdit de consommation.

Il ne sert à rien de tenir un discours alarmiste sur les conséquences de la consommation de cannabis sur la santé car le jeune ne se soucie pas de sa santé à long terme, c’est une réalité trop lointaine.
Il risque d’ailleurs de vous dire qu’il va très bien, qu’il est en forme, qu’il «gère », que tous ses copains fument et qu’ils vont bien, qu’il connaît des adultes qui fument plus que lui et qui n’ont pas de problème.

Le "non" est éducatif et il ne faut pas avoir peur de l’employer car il donne un cadre et des repères aux jeunes. C’est une façon de témoigner de votre intérêt pour lui.
L’attitude des parents vis-à-vis de la consommation des enfants est très importante, l’interdit, est un facteur protecteur à cet âge dans l’attitude et les choix du jeune.

Lui dire "non" est-ce efficace ?

Probablement plus efficace que de ne rien dire. Il est possible qu’il fume encore, mais devra se cacher, se méfiera, ne fumera pas devant les adultes qu’il connaît, ne fumera pas à la maison.
Il aura donc moins d’occasions de fumer, probablement en quantité moins importante et les risques en seront donc réduits « plus la consommation est élevée plus le risque d’avoir des complications est important ».

Lorsque la consommation devient problématique

Certains signaux d’alerte doivent vous faire réagir :

Votre enfant :

  • fume seul
  • dès le matin
  • de façon répétée dans la journée
  • vous remarquez un changement dans son comportement, il est taciturne ou au contraire agressif
  • il présente un désintérêt pour l’école, les résultats scolaires baissent
  • il abandonne ses activités préférées (sport, musique...)
  • il s’isole, n’a envie de voir personne (repli sur soi, désocialisation) ; il est absent quand vous lui parlez
  • il recherche de l’argent ou de l’argent disparaît
  • il est très jeune : Toute consommation précoce, avant 15 ans, même si elle est occasionnelle, est un signe de gravité
Comment lui parler ?

C’est un véritable problème car « on ne peut plus lui parler » disent souvent les parents.
Le dialogue est difficile, il pense qu’il maîtrise, qu’il gère, qu’il arrête quand il veut... . il vous demande de lui « lâcher les baskets ». Même si la communication est difficile , il est important de lui dire que vous êtes inquiets pour lui. C’est encore une façon de lui témoigner qu’il a de l’importance pour vous.

Il ne faut pas hésiter à demander de l’aide pour pouvoir réenclencher une nouvelle dynamique familiale. Attendre sera préjudiciable pour lui et pour vous.

C’est pourquoi, en tant que parent :

  • soyez attentif et vigilant
  • garder le contact relationnel avec votre enfant
  • demander de l’aide à votre médecin ou auprès de spécialistes

Où trouver de l'aide ?

Vous pouvez trouver un soutien et des conseils appropriés auprès de votre médecin généraliste ou dispensaire le plus proche.

Pour les moins de 25 ans, il existe une consultation spécialisée pour les jeunes consommateurs et leurs entourage : DECLIC.

Pour les plus de 25 ans, le CHS dispose d’un Centre de Soin en Addictologie situé à Nouméa au 1 rue Galiéni
Tel : 24 01 66

Où se renseigner ?

Auprès d’un professionnel de santé de proximité
Service de prévention en addictologie de l’ASSNC
7 ter rue de la République – Nouméa
Tél : 25 50 61


Sites Internet

Pour en savoir plus sur le cannabis et les autres drogues.
drogues.gouv.fr
Le site de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES).
inpes.sante.fr
Le site propose une documentation, des dossiers mensuels, des actualités, des forums et la possibilité de questionner des professionnels de santé.
filsantejeunes.com