L’alcool est un problème de santé publique majeur en Nouvelle-Calédonie avec des conséquences à la fois sanitaires (traumatologie…) et sociales (violences, accidents de la route, délits divers…).
La consommation d'alcool est à l'origine de nombreuses maladies (hémorragie cérébrale, cancers, hypertension…) et constitue aujourd'hui une des principales causes de mortalité évitable.
Contrairement aux idées reçues, les risques pour la santé d'une consommation d'alcool existent dès le premier verre.
L’alcool, qu’est-ce que c’est ?
L’alcool est obtenu grâce à la fermentation des fruits sous l’action de levure ou par distillation. Une fois ingéré et absorbé par le tube digestif il est distribué dans tous les tissus de l’organisme et particulièrement dans le cerveau.
Consommé à faibles doses, l’alcool procure une sensation de détente, d’euphorie, voire d’excitation. Il désinhibe et aide à s’affranchir de sa timidité. Il libère la parole et contribue à lâcher-prise. Les réflexes commencent à diminuer.
Consommé à plus fortes doses, l’alcool provoque l’ivresse. Elle se traduit par une mauvaise coordination des mouvements, une élocution troublée, une diminution des réflexes et de la vigilance, un état de somnolence ainsi qu’une modification du comportement et de l’humeur (agressivité...).
La consommation d’alcool peut également entraîner des pertes de mémoire allant jusqu’au trou noir.
À très fortes doses, cela peut conduire au coma éthylique. Il constitue une urgence médicale. Faute de soins, il peut provoquer la mort.
Au-delà de ses effets immédiats, consommé fréquemment, l’alcool a des conséquences sur la santé à long terme.
Pour les adultes :
L’organisation mondiale de la santé (OMS) a mis en place des recommandations pour un usage à moindre risque de l’alcool, sachant que toute consommation peut avoir un impact sur la santé.
Cette recommandation est basée sur la notion de « verre standard » (il s’agit des quantités servis dans des lieux publics) :
Un « verre standard » = 10 g d'alcool pur = une Unité Internationale d'Alcool (U.I.A.).
Il y a autant d'alcool dans chacun de ces verres :
Recommandations OMS :
- Pour une personne adulte
- Pour quelqu’un qui consomme de l’alcool plusieurs fois par semaine, il est recommandé de ne pas dépasser 3 verres standards pour un homme et 2 verres standards pour une femme, avec 1 journée au minimum sans boire.
- Pour quelqu’un qui consomme de l’alcool occasionnellement (fêtes, anniversaire, etc. …) hommes : 4 verres standards et femmes 3 verres standards. - Pour les adolescents
Le corps atteint sa maturité vers l’âge de 25 ans. Toute consommation avant cet âge perturbe son développement et augmente les risques de dépendance : a poids et dose d’alcool équivalente un adolescent aura une alcoolémie plus importante dans le sang et mettra plus de temps à l’éliminer qu’une personne adulte.
Certaines personnes recherchent une ivresse très rapide en buvant des quantités importantes d’alcool en un minimum de temps. Cet usage est particulièrement dangereux chez les adolescents car il a un impact à long terme sur le développement de leur cerveau.
Chez les adultes comme chez les adolescents cette consommation a des conséquences immédiates : propos incohérents, perception modifiée, perte d’équilibre, mauvaise coordination, agressivité pouvant aller jusqu’à la mise en danger (de soi ou des autres) ou, dans les cas les plus graves, jusqu’au coma éthylique.
Les effets de l’alcool peuvent perdurer jusqu’au lendemain (trou noir, gueule de bois…).
Cette consommation ponctuelle, qui ne s’inscrit pas dans le quotidien, peut sembler sans conséquence.
Il existe deux types de dépendance :
- La dépendance psycho-comportementale :
Il s’agit de la dépendance des habitudes : elle se caractérise par le besoin irrépressible de retrouver des sensations de plaisir et de bien-être et la satisfaction de consommer de l’alcool
« Impossible de faire la fête et de s’amuser sans l’alcool », « C’est la fin de la semaine, je ne décompresse pas si je n’ai pas d’alcool ». - La dépendance physique :
Le corps étant habitué à une certaine dose constante d’alcool, dès que cette dose diminue il faut consommer, sans quoi le corps est en manque : tremblement, sueur, …
Le manque physique d’alcool peut entraîner des complications médicales pouvant conduire à la mort.
L'alcool est néfaste au développement du fœtus. Une consommation d'alcool, même ponctuelle ou modérée, peut provoquer des malformations, des troubles du développement et causer des séquelles graves à l'enfant.
L'alcool agit sur le système nerveux et le cerveau du fœtus. Il passe du sang maternel au travers du placenta.
L'alcool est toxique pour les cellules en formation. C’est la première cause non génétique de handicap mental chez l'enfant.
Pas d'alcool du début de la grossesse jusqu'à la fin de l'allaitement.
« Ce n’est pas la route qui tue, c’est notre comportement au volant ».
Il est interdit de conduire avec une alcoolémie égale ou supérieure à 0,5g/l d’alcool dans le sang soit 0,25 mg/l d’alcool dans l’air expiré. Pour les conducteurs de véhicules de transport en commun de personnes, le taux légal est de 0,10 mg/l d’alcool dans l’air expiré.
Pour ne prendre aucun risque ne consommez pas du tout d’alcool avant de prendre le volant.
Lors de sorties entre amis, pensez au « capitaine de soirée », n’oubliez pas que celui qui conduit, c’est toujours celui qui ne boit pas.