Notre mode de vie est à l'origine de marqueurs épigénétiques qui régulent tous les gènes par un jeu d'activations et d'inhibitions. Cette influence va se transmettre aux générations suivantes. C'est ce qui explique l'explosion actuelle des maladies chroniques en Nouvelle-Calédonie (et dans le monde) avec pourtant au départ un même patrimoine génétique. Le diabète, la tension, l'insuffisance respiratoire, le cancer, ... touchent 43 000 Calédoniens pour un coût annuel de 30 milliards de francs.
La bonne nouvelle c'est que ce phénomène est réversible avec des changements de comportement.
L'épigénétique c'est la grande révolution de la biologie de ces 5 dernières années !
A la base, la génétique c'est l'ADN, c'est le programme du vivant. On savait jusqu'à présent que cet ADN pouvait varier par des mutations pour s'adapter à l'environnement notamment. Mais cela prenait beaucoup de temps, des milliers voire des millions d'années. C'est ce qu'on appelle la sélection darwinienne.
Il faut savoir également que seulement 15% du programme de la vie, des gènes de l'ADN s'expriment.
L'épigénétique c'est la modulation de l'expression des gènes en fonction du comportement quotidien.
Les 3 principaux axes de ce comportement sont :
- l'alimentation,
- l'activité physique
- et la gestion du stress (y compris le plaisir et un réseau social et familial développé).
Sous l'effet de notre comportement de vie, de petites molécules sont fabriquées par notre corps. Elles s'accrochent à des enzymes pour pénétrer dans le noyau de la cellule où il y a l'ADN. Cet ADN est protégé par une gaine de protéines (les histones). Sous l'effet de notre comportement, cette gaine va ouvrir ou fermer la lecture des séquences de gènes de l'ADN.
Pour illustrer ce propos, prenons un exemple marquant du monde animal, avec les abeilles : toutes les larves naissent avec le même patrimoine génétique, mais les larves qui sont nourries à la gelée royale deviennent reine, les autres restent ouvrières. Ici l'alimentation explique à elle seule cette différence majeure !
Chez l'homme, c'est l'étude des différences chez les vrais jumeaux ayant un mode de vie différent qui a été le point de départ de ces découvertes.
Au cours de la grossesse, des facteurs environnementaux – polluants, régime alimentaire notamment – sont responsables d'altérations épigénétiques chez le foetus qui peuvent s'exprimer lorsqu'il devient adolescent ou adulte et se transmettre aux descendants.
Ces découvertes sont un bond en avant pour la médecine préventive !
On a aujourd'hui la preuve scientifique que l'individu peut impacter sa santé, qu'il peut faire quelque chose pour lui-même.
Ainsi, être en meilleure santé, vieillir moins vite, c'est possible !