Les papilloma virus humain (HPV) se transmettent par contact avec la peau et les muqueuses, le plus souvent lors des rapports sexuels avec ou sans pénétration. Ainsi, le préservatif, s’il limite le risque d’infection n’apporte qu’une protection partielle. La plupart des hommes et des femmes seront infectés par les HPV au cours de leur vie. La plupart du temps, l’infection due aux HPV disparait naturellement. Cependant, dans près de 10 % des cas, cette infection persiste générant des lésions qui pourront évoluer vers un cancer.
Bien qu’il existe une vaccination sûre et efficace contre les infections liées aux papilloma virus humain (HPV), chaque année, 6 400 nouveaux cas de cancers leurs sont attribuables en France. Ces cas concernent majoritairement les femmes, avec le cancer du col de l’utérus qui est dû à 100 % à une infection persistante liée aux HPV. Par ailleurs, 25 % des cancers HPV induits surviennent chez les hommes.
En Nouvelle-Calédonie, les cancers de l’oropharynx HPV induits (50 % des cas) apparaissent chez des patients plus jeunes, en bon état général et sans intoxication alcoolo-tabagique systématique. (Source : Registre du cancer de Nouvelle-Calédonie).
Les HPV à haut risque oncogène sont responsables de 90 % des cancers du col de l’utérus, 70 % des cancers du vagin, 40 % des cancers de la vulve, 85 % des cancers de l’anus, 60 % des cancers du pénis et de 80 % des lésions précancéreuses de haut grade.
La lutte contre le cancer du col de l’utérus est une priorité de santé publique depuis 1994 en Nouvelle-Calédonie. En 2011, l’organisation du dépistage du cancer du col sur l’ensemble du territoire calédonien, a permis d’améliorer le recours au dépistage du cancer du col de l’utérus. Cependant, la participation au dépistage reste très inégale et n’atteint pas les objectifs fixés. Ainsi, depuis 2015, la Nouvelle-Calédonie propose chaque année une campagne de vaccination anti-HPV au collège destiné aux élèves de 12 ans.
Initialement proposée aux filles, cette vaccination anti-HPV sera proposée aux garçons à compter du 3ème trimestre 2023. En effet, l’extension de la vaccination anti-HPV aux garçons a été validée par le congrès de la Nouvelle-Calédonie en novembre 2022.
Cette vaccination inscrite sur le calendrier vaccinal calédonien est fortement recommandée, mais, n’est pas obligatoire. Ainsi, seuls les élèves dont les parents ou tuteurs légaux auront donné leur autorisation pourront bénéficier de cette vaccination au collège. Le vaccin est administré par un professionnel de santé au sein des établissements scolaires et complète l’offre vaccinale existante.
En France métropolitaine, une enquête sur l’acceptabilité de la vaccination contre les HPV a été diligentée par l’INCa et la HAS en 2019, a montré que la majorité des médecins généralistes étaient favorable à cette vaccination tant pour les filles que pour les garçons. Cependant, la plupart des médecins généralistes ont considéré que la vaccination anti-HPV était difficile à faire accepter à leurs patients. Les trois principaux freins identifiés par les parents étaient : la crainte des effets secondaires, le manque d’information et le fait que le médecin ne l’ait pas proposé. En effet, 97 % des parents déclarent suivre toujours les recommandations de leur médecin au sujet de la vaccination et le médecin généraliste demeure leur principale source d’information sur la vaccination anti-HPV.
L’augmentation de la couverture vaccinale est un enjeu de santé publique. La vaccination contre les HPV, à condition d’une couverture vaccinale suffisante, permettra de freiner la transmission des HPV au sein de la population générale, et ainsi, protègera mieux la population non vaccinée.
En outre, la vaccination contre les infections liées aux HPV est un moyen de prévention efficace contre certains cancers pour lesquels il n’existe pas de dépistage.