Une volonté politique
L’engagement des acteurs politiques du pays est un élément essentiel dans la lutte contre les problèmes de santé publique tels que le RAA. Cet engagement se retrouve dans la délibération n°320 du 20 juillet 2023 relative à la promotion de la santé et à l’offre de prévention du plan de santé calédonien « Do Kamo, être épanoui », qui liste les maladies cardiovasculaires comme priorités de santé et de prévention. La mise en place d’une politique sanitaire efficace et évaluable, nécessite de disposer de données épidémiologiques fiables (prévalence / incidence), d’où la nécessité d’un recueil centralisé des cas.
La délibération n°490 du 11 août 1994 a donc classé le RAA et la CRC parmi les maladies à déclaration obligatoire.
Le RAA et la CRC sont également des pathologies prises en charge à 100 % au titre de la longue maladie, quelle que soit la couverture sociale du patient (CAFAT ou aide médicale).
Un panier de soins a été défini, comprenant un certain nombre de consultations de médecine générale, dentaires et cardiologiques. Leur nombre et leur périodicité dépend du grade de la CRC.
Différents niveaux de prévention
Les stratégies de lutte contre le RAA et la CRC se déclinent en plusieurs niveaux d’intervention :
- La prévention primordiale consiste à mettre en œuvre des politiques publiques visant à intervenir sur les conditions socio-économiques afin de limiter l’exposition au streptocoque. Il s’agit en particulier de lutter contre le surpeuplement des ménages et d’améliorer la salubrité des logements.
- Prévenir l’infection à streptocoque consiste également à l’adoption des règles d’hygiène par les familles.
- La prévention primaire, s’attache à favoriser l’accès aux soins et traiter les infections à SGA avant que le RAA n’apparaisse. Le traitement de la gale doit faire l’objet d’une attention particulière dans la mesure où elle est pourvoyeuse de surinfections cutanées possiblement à SGA.
- La prévention secondaire vise à réduire les conséquences du RAA (le développement d’une CRC ou son aggravation) à travers plusieurs interventions, dont :
- Le dépistage précoce de la CRC en milieu scolaire afin de la traiter, d’en limiter ou d’en réduire la gravité.
- A la frontière entre prévention secondaire et tertiaire, la prévention des récurrences des infections à SGA et des épisodes de RAA par l’administration d’une antibioprophylaxie secondaire pour les patients atteints de RAA/CRC.
- La prévention tertiaire s’applique à la prise en charge médicale et chirurgicale de la CRC pour en réduire les symptômes, le handicap qui en découle et prévenir la mort prématurée.
La prévention primordiale et la prévention primaire visent à éviter l’apparition du RAA, en agissant sur les conditions socio-économiques et en favorisant le traitement de l’infection streptococcique, tandis que la prévention secondaire et la prévention tertiaire s’attachent à éviter les rechutes de RAA, à en limiter ses conséquences (invalidité) et la progression de la CRC.
La prévention et le contrôle du RAA et de la CRC relèvent d’initiatives qui dépassent largement le champ du sanitaire, en particulier dans le cadre de la prévention primordiale qui vise à réduire l’incidence du RAA en agissant sur les facteurs de risque. Une synergie de mesures sociales, économiques, environnementales et sanitaires sont nécessaires pour mettre en place une stratégie de contrôle efficace. De même les actions de prévention primaire et secondaire réclament une coopération étroite plurisectorielle dans leur mise en œuvre : secteur de la santé vs secteur de l’enseignement, secteur public, vs secteur libéral…
Un programme coordonné à l’échelle du territoire
Dans le cadre de sa mission de mise en œuvre des programmes de prévention prioritaires décidés par la Nouvelle-Calédonie, la coordination du programme de lutte contre le RAA et la CRC a été confiée à l’ASSNC, sous la tutelle de la Direction des Affaires Sanitaires et Sociales de la Nouvelle Calédonie (DASS-NC), en 2001.