La lutte contre le cancer du col de l'utérus en NC est une priorité de santé publique depuis 1994. En 2011, l'organisation du dépistage du cancer du col sur l'ensemble du territoire calédonien, a permis d'améliorer le recours au dépistage du cancer du col de l'utérus.
Cependant, la participation au dépistage organisé reste très inégale et depuis 2015, la Nouvelle-Calédonie renforce la lutte contre le cancer du col de l’utérus en organisant chaque année, une campagne de vaccination anti-HPV au collège, à destination des jeunes filles de 12 ans.
Le vaccin est administré par un médecin, au sein des établissements scolaires, et complète l’offre vaccinal existante.
Cette vaccination, inscrite au calendrier vaccinal calédonien et métropolitain n'est pas obligatoire. Seules les filles dont les parents auront donné leur autorisation pourront bénéficier de la vaccination.
Rappel des schémas vaccinaux
Selon le calendrier vaccinal actuellement en vigueur en Nouvelle-Calédonie, la vaccination contre les papillomavirus humains est fortement recommandée chez les jeunes filles de 11 à 14 ans inclus.
Actuellement, il existe deux vaccins anti-HPV :
• Le Cervarix®, vaccin bivalent,
• Le Gardasil 9®, vaccin nonavalent.
Le Haut conseil de la santé publique recommande d’initier toute nouvelle vaccination avec le Gardasil 9®. En l’absence de données concernant l’interchangeabilité des vaccins, il est conseillé de mener à sont terme le schéma vaccinal avec le même vaccin.
Le schéma vaccinal diffère selon l’âge et selon le vaccin utilisé :
• Gardasil 9®
o De 9 à 14 ans : 2 doses espacées de 5 à 13 mois,
o A partir de 15 ans : 3 doses : 2 injections à 2 mois d’intervalle, suivies d’une troisième 6 mois après la première injection
• Cervarix®
o De 9 à 14 ans : 2 doses espacées de 5 à 13 mois,
o A partir de 15 ans : 3 doses : 2 injections à un mois d’intervalle, suivies d’une troisième injection 5 mois après la deuxième injection
L’une de ces doses peut être coadministrée avec le rappel du dTcaP prévu entre 11 et 13 ans. Il n’y a pas d’interférence significative avec la réponse en anticorps vis-à-vis des composants de chaque vaccin.
Sécurité du vaccin
L'ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) poursuit la surveillance renforcée sur ce vaccin, ainsi que les instances européennes et internationales.
Par ailleurs, le vaccin a fait l’objet d’une étude menée par l’assurance maladie et l’ANSM portant sur la vaccination contre les infections à HPV et le risque de maladie auto-immune.
Cette étude menée sur une cohorte de 2.2 millions de jeunes filles âgées de 13 à 16 ans ne montre pas d’augmentation du risque global de survenue de maladies auto-immunes.
En NC, un registre de pharmacovigilance comportant entre autres, l'ensemble des jeunes filles vaccinées, est tenu par la Direction des Affaires sanitaires et sociales.
Concernant l’efficacité de la vaccination anti HPV, une étude publiée par Cochrane montre qu’il existe « des preuves d’une valeurs probante élevée que les vaccins anti-HPV protègent contre les lésions précancéreuses du col de l’utérus chez les jeunes adolescente et jeunes femmes de 15 à 26 ans »
L’implantation de la première campagne de vaccination anti-HPV en Nouvelle-Calédonie à fait l’objet d’une évaluation réalisée par le Dr Nathalie Bouniols
En juin-juillet 2015, l'ASS-NC a invité le Pr Graesslin à intervenir en NC au sujet de la vaccination anti HPV à travers différents supports médias et lors d'une soirée médicale destinée aux professionnels de la santé et organisée en partenariat avec l'AMNC.
Le programme de vaccination anti-HPV au collège
La campagne de vaccination anti-HPV au collège, lancée en 2015, s’adresse uniquement aux jeunes collégiennes de 12 ans. Elle est proposée gratuitement dans le cadre de la campagne.
Pour respecter le schéma vaccinal, la campagne se déroule habituellement sur une année scolaire, avec l’injection de la 1ère dose en avril/mai et l’injection de la 2e dose en octobre/novembre.
En raison de la crise sanitaire liée au Covid-19, la 6e campagne qui devait avoir lieu en 2021 a été reportée à 2022. Ainsi, cette 6e campagne de vaccination a concerné 2 classes d’âge, les jeunes filles de 12 et 13 ans, c’est-à-dire, celles nées en 2009 et en 2010, rendant plus complexe l’organisation de la campagne.
Organisation de la campagne
L’ASSNC envoie dans tous les collèges publics et privés les fiches de décision parentale, accompagnées d’un dépliant d’information et d’un courrier explicatif de la campagne.
Le collège assure la distribution de ces documents à toutes les jeunes filles ayant 12 ans dans l’année.
Quel que soit leur décision, les parents sont invités à rapporter au collège la fiche de décision parentale signée.
Seules les jeunes filles ayant l’accord de leurs parents, seront vaccinées au collège.
La vaccination est assurée par un professionel de santé, soit celui de l’ASSNC, soit celui du CMS rattaché au collège.
Une surveillance médicale de 15 minutes est assurée, après la vaccination de chaque jeune fille.
Résultats de la campagne
La hausse du taux de vaccination amorcée en 2019 s’est poursuivie en 2020, avec des résultats encourageants. En effet, 950 jeunes filles ont été vaccinées, en 2020, soit 50 % de la population cible.