Aborder le sujet de cannabis n’est pas chose facile et c’est sous différents prétextes, que vous pourrez l’aborder avec votre patient, jeune ou adulte. Petits conseils.

Lors d’une visite de l’adolescent

L’adolescent consulte rarement un médecin et il faut donc profiter de tout motif de consultation pour aborder la consommation de cannabis. Par exemple lors d’un examen d’aptitude à un sport ou d’une consultation pour une vaccination.

Lors de recueils de données à l’hôpital

L’interne, l’infirmière ou le médecin doivent aborder de façon systématique la consommation de cannabis, au même titre que les consommations d’alcool et de tabac.

Si les patients n’abordent pas spontanément le problème de leur consommation avec le professionnel de santé, cela ne veut pas dire qu’ils ne souhaitent pas que celle-ci soit abordée.

Question légitiment recueillie par le patient

Une étude réalisée par Michaud en 2003 confirme le décalage entre l'attente des patients et la réserve des médecins.

   % de patients trouvant la question légitime  % de patients interrogés par le médecin
Alcool  90%  9%
Tabac  88%  25%
Produits illicites  85%  4%

Il ne faut donc pas hésiter à évoquer également le cannabis devant toute modification du comportement d’un adolescent ou toute baisse des résultats scolaires ou d’un absentéisme scolaire.

Quelques fois la demande vient de la famille. Le soignant est alors bien désarmé face à une famille inquiète et demandeuse et un jeune non demandeur qui ne se sent pas « malade » et qui identifie le soignant comme un allié de ses parents ne comprenant rien aux problèmes de la jeunesse.

Quelles questions posées ?

L’abord doit se faire dans une ambiance de dialogue en se situant en professionnel de santé comme on le fait pour l’alcool ou le tabac.

Si les questions posées sont simples, le patient a de fortes chances de répondre assez facilement.

Voici quelques exemples de questions :

  • Fumez vous actuellement du cannabis ?
  • En avez-vous déjà fumé ?
  • Où en êtes vous avec le cannabis ?

Comme pour l’abord de l’alcool, il ne faut pas hésiter à reformuler :

  • Si j’ai bien compris vous en fumez comme tout le monde ?
    Et pour vous, c’est comment comme tout le monde ?