Pour aborder le sevrage de manière méthodique avec votre patient, voici quelques conseils utiles.
Recueillir l’histoire du tabagisme chez votre patient
Voici quelques questions clé à poser lors de la consultation avec votre patient :
- L’âge d’initiation - première cigarette- et ses raisons
- L’âge du début de la consommation quotidienne.
- Les bénéfices retirés.
- La quantité fumée et la façon de fumer.
- Le mode de consommation détaillé.
- Le nombre des tentatives de sevrage antérieures, et les causes et circonstances des rechutes.
- Évaluer la dépendance nicotinique (test de Fagerström) et la dépendance psycho comportementale.
- Évaluer les contre-indications éventuelles au sevrage. Il est nécessaire de rechercher un trouble anxio-dépressif avant la mise en route du traitement - Hospital Anxiety Depression test (H.A.D.).
Puis aborder avec lui
- Le sujet de sentiment d’efficacité personnelle du consultant.
- Des explications sur le sevrage.
- Son rapport avec une dépendance physique (besoin de nicotine) et/ou psycho-comportementale (associée à des rituels de gestes automatiques, répétitifs et à des moments particuliers de plaisir, de convivialité, de stress, de concentration...)
- Les symptômes du manque nicotinique, en cas de dépendance
(irritabilité, troubles du caractère, humeur dépressive, somnolence, agitation souvent associée au besoin de fumer, troubles du sommeil, de la concentration, de l’appétit, du transit) - Le traitement pharmaceutique qui permet de les éviter.
- Insister sur l’importance du soutien.
- Souligner l’intérêt d’un suivi prolongé (jusqu’à six mois).
Comment accompagner le sevrage ?
Dans la majorité des cas, ce sevrage peut être effectué par le médecin traitant lui-même.
Il est toutefois des situations devant lesquelles l’aide d’une consultation de tabacologie est conseillée en particulier en cas de :
- Fumeurs très dépendants aux antécédents de rechutes fréquentes malgré une prise en charge adaptée.
- Femmes enceintes.
- Patients présentant des pathologies cardiovasculaires sévères.
- Patients aux antécédents dépressifs.
- Patients présentant une co-dépendance (en particulier cannabis et / ou alcool).
- Patients présentant une pathologie aigue grave (artérite, décompensation respiratoire, intervention chirurgicale prévue, angor instable).
- Patients aux antécédents psychiatriques.