En cas d'alcoolo dépendance, l'objectif n'est plus la réduction de la consommation mais l'abstinence. Comment accompagner un patient dans ce cadre ?
Un entretien pour aborder le sujet
Les interventions brèves ou précoces sont destinées à réduire la consommation chez le buveur excessif.
Les tests sont de bons indicateurs mais ne remplacent pas le questionnement chez ces patients incapables de s'abstenir d'alcool 3 jours consécutifs et présentant des signes cliniques matinaux comme tremblements, sueurs, angoisses…
L'entretien devra préparer le patient à la notion de sevrage :
- En ambulatoire ou en milieu hospitalier
- De travail de deuil à faire vis à vis de l'alcool
- De l'abstinence durable.
Cette prise en charge pourra s'appuyer si nécessaire sur un centre d'addictologie :
Quelle est la place des médicaments pendant et après le sevrage ?
Les médicaments du sevrage
Ce sont des médicaments qui diminuent ou évitent les symptômes qui risquent d’apparaître à l’arrêt de l’alcool tels que
- Tremblements
- Sudations
- Epilepsie et delirium : on peut alors utiliser des calmants de la classe des benzodiazépines comme le Valium®, le Seresta® pendant le temps du sevrage physique soit pendant sept à dix jours afin que le sevrage se passe bien.
Les médicaments du maintien de l’abstinence
Ils diminuent l'envie de boire. A ce jour on dispose de deux classes de médicaments :
- L’acamprosate (Aotal®)
- La naltrexone® (Revia).
Prescrits en complément du suivi médico-psycho-social, ces médicaments diminuent le risque de rechute.
L’espéral a t-il encore sa place ?
L’espéral est un médicament ancien dont la prise associée à la prise d’alcool peut provoquer un malaise sévère comme nausées, vomissements, palpitations et rougeur intense du visage.
Ce malaise n’est pas sans risque et peut provoquer en cas de varices oesophagiennes des hémorragies digestives graves.
Ce traitement est de moins en moins prescrit en raison de ces contre indications.
Quelle est la place des autres thérapies ?
La période de sevrage n’est que le début de la prise en charge.
La période de maintien est la phase la plus longue :
- Continuer à ne plus boire
- Se reconstruire
- Etre capable de faire à nouveau des projets
- Retrouver sa place dans la famille, la communauté, la société, la vie.
Tout cela ne se fera pas uniquement avec des médicaments.
Différentes techniques permettent à l’alcoolo dépendant de rester abstinent et de reconstruire sa vie sans alcool :
- Thérapies Cognitivo Comportementales (TCC)
- Accompagnement social
- Groupe de paroles
- Appui de la famille, de l’entourage
- Associations d'anciens buveurs…
Pour informer sur les centres d’aide disponibles en Nouvelle-Calédonie, consultez notre article « Où trouver de l’aide ? »